Balade urbaine : Lyon entre résistance et collaboration
Au début de ce mois de mars, accompagnés de Jean, leur guide du CHRD (Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation), les classes de 3e7 et de 3e8 ont remonté le temps dans les rues de Lyon.
Ils ont suivi un parcours dans la ville afin de découvrir quelques traces des événements et lieux marquants de la période de la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945). A travers quelques anecdotes liées à l’histoire locale, les élèves de 3ème ont eu en effet un rappel des dates-clés et acteurs majeurs de la Résistance et de la Collaboration, période incontournable du programme de fin de cycle 4.
C’est aussi dans le cadre de leur participation au prix ARM (Association des Rescapés de Montluc) et de la commémoration du 80ème anniversaire de la Libération que les deux classes vous partagent leur parcours.
« Nous avons commencé la visite guidée au 14 avenue Berthelot, dans la cour du CHRD, anciennement l’ESSM (École de Service de Santé Militaire), devenue le siège de la Gestapo en mars 1943. Cette police politique de l’État nazi, dirigée par Klaus Barbie, est alors chargée de la lutte contre les Résistants et de la traque des populations juives.
Puis nous avons marqué un arrêt à une centaine de mètres au 4 avenue Leclerc où un résistant Charles Delestraint, nommé à la tête de l’armée secrète dès novembre 1942, résida jusqu’à son arrestation le 9 juin 1943. Ce dernier a été déporté au camp du Struthof puis à Dachau où il a été tué le 19 avril 1945 et enterré au Panthéon. A cet endroit, nous avons été questionnés par des habitants du quartier qui se sont interrogés sur notre présence au pied de l’immeuble où est accrochée une plaque commémorative, dont nous avons pu comprendre l’importance. Elles rappellent en effet aux habitants tout comme aux touristes de passage, les événements du passé et permettent ainsi la transmission de l’histoire du patrimoine local.
Pour continuer la visite, nous avons traversé le Rhône sur le Pont Galliéni puis nous nous sommes arrêtés devant le 72 rue de la charité où Jean Moulin a résidé dès 1942. Nous y avons fortuitement rencontré l’actuel propriétaire M. Rey qui nous a annoncé qu’au lendemain de notre visite la plaque commémorative espérée depuis plusieurs années serait enfin installée. Il nous a ainsi témoigné du nécessaire engagement citoyen dans la mise en valeur du patrimoine local.
le lendemain de notre visite.
Puis, un arrêt a été fait place Carnot, devant la gare de Perrache pour rappeler l’importance de Lyon comme carrefour ferroviaire et comme lieu de la déportation. C’est de là que le dernier convoi du 11 août 1944 est parti vers les camps de la mort et c’est aussi là qu’un mémorial dédié au génocide des Juifs y sera prochainement installé.
Nous avons poursuivi la visite en remontant la rue Victor Hugo pour rejoindre le 10 rue Sainte-Hélène, actuellement entrée du centre scolaire Saint Marc. Là une plaque commémorative rappelle l’arrestation par la milice française de la résistante Marguerite Buffard-Flavien et sa mort héroïque du 13 juin 1944. Elle s’est en effet défenestrée plutôt que de risquer de parler sous la torture des miliciens. L’ancienne plaque erronée indiquant « assassinée par la Gestapo » a été laissée en témoignage de l’évolution de la mémoire historique.
Un temps d’arrêt a également été marqué devant l’immeuble du 16 rue Victor-Hugo où une plaque commémorative rappelle la création du mouvement lyonnais de résistance « France d’abord » dirigé par Georges Cotton et le Colonel Schwarzfeld et dans lequel Jean Moulin et le Général Delestraint ont eu un poste de commandement (ou P.C)
Nous avons clôturé notre balade urbaine place Bellecour où nous avons vu ou revu pour certains d’entre nous, l’immeuble du n°32 devenu siège de la Gestapo suite aux bombardements du 26 mai 1944, ainsi que la sculpture du Veilleur de pierre, mémorial de la résistance intérieure française ».
Nous remercions notre guide Jean pour la qualité de son intervention et l’équipe du CHRD (Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation) qui a rendu possible cette visite.
L’équipe du Prix ARM, classes de 3e7 et 3e8
Mme Bruyère-Mme Lebeltel- Mme Pelissier -M. Audet-M. Enée
