Histoire du collège

La décision

Vue de la SaôneAu XIXe siècle, la ville ne dispose que d’un seul lycée, le lycée de Lyon (ancien collège de la Trinité avant la Révolution, futur lycée Ampère à partir de 1888). Dès 1844, les rapports soulignent cette nécessité et rappellent qu’avant 1793, la ville disposait de deux collèges pour une population inférieure de près de la moitié. De plus, les bâtiments du lycée sont en mauvais état et bien que l’enseignement secondaire ne concerne encore que peu d’enfants, leur nombre est en augmentation et la saturation est évidente.

Le choix du site

Le parcLe proviseur du lycée de Lyon des années 1850-1869, du nom de Mouillard, fut chargé de la mise en œuvre du projet en 1857. Le choix se porta sur un lieu extérieur à la ville sans en être toutefois trop éloigné. Le plateau de Saint-Rambert offrait un cadre à la fois champêtre et boisés, au dessus de l’humidité et des brouillards du fond de la vallée de la Saône. Des acquisitions de terrains, échelonnés entre 1858 et 1877 fournirent l’espace nécessaire. La première grande étape fut l’appropriation du domaine de Vaques et de quelques parcelles voisines (1858-1864), sur lesquels furent construits le bâtiment principal et sa chapelle.

Cour intérieureEn 1877, l’achat d’un terrain contigu, la propriété Barry, permit d’aménager deux cours de récréation, des préaux couverts, de prévoir un gymnase et même une piscine. Une convention, signée avec la compagnie de chemin de fer P.L.M. fixait les limites des emprises respectives du côté de la Saône, au bas du versant.

La construction

Couloir du bâtiment CLe bâtiment édifié entre 1861 et 1864, présente une allure générale de château qui fait penser à certains qu’il n’a pas été construit à l’origine en vue de ses missions et fonctions actuelles, ce qui est inexact. C’est dès le début un lycée et à cette époque, un lycée impérial.

Il se compose de trois corps principaux de bâtiments parallèles à la rue, séparés par des cours et reliés par deux éléments transversaux dont l’un est une chapelle doublée d’un corridor vitré.

La circulation est assurée par de longs couloirs assez larges, ce qui n’est pas le cas des établissements construits dans les années 1960, sur lesquels s’ouvrent les salles de classe disposées en enfilade.

Ces salles étaient sommairement meublées de grandes tables, de bancs, d’un tableau mobile et de quelques planches ou cartes fixées au mur.

La vie scolaire et administrative

Cour de récréationLe nouveau lycée ouvrit ses portes en 1864. il ne s’agissait pas d’un établissement autonome mais d’une annexe du lycée de Lyon, destinée à recevoir de jeunes élèves, de la sixième à la troisième uniquement jusqu’en 1938.

Les effectifs restèrent limités peut-être par le fait que la majorité des enfants étaient reçus en qualité d’internes. Ils oscillèrent entre 328 inscrits pour l’année 1882-1883 et 121 en 1911-1912.

Le réfectoireJusqu’à cette date relativement récente, les établissements scolaires n’étaient pas mixtes, le lycée de Lyon et ses annexes dont le petit lycée de Saint-Rambert n’accueillaient que des garçons. Pour offrir aux jeunes filles un enseignement secondaire public un lycée fut ouvert en 1883, place Edgar Quinet (futur lycée Edouard Herriot).

La guerre de 1870-1871 marqua une première interruption dans la vie de l’annexe de Saint-Rambert. Les élèves furent transférés vers les locaux du lycée principal pour laisser la place à des soldats. Il servit donc de caserne.

Le dortoirReprenant ensuite son activité d’enseignement, il reçut parmi ses élèves, entre 1879 et 1883, un jeune et brillant pensionnaire du nom de Jean Perrin. Devenu un scientifique célèbre, il obtint en 1926 le prix Nobel de physique pour ses travaux sur la structure discontinue de la matière. Sa vocation pédagogique se manifesta par la création du palais de la Découverte, lieu de contact entre la recherche et le public, particulièrement le public scolaire.

En 1914, le lycée de Saint-Rambert est détaché de la tutelle du lycée de Lyon appelé Ampère (depuis 1888) pour celle du lycée du Parc ouvert la même année.

Pendant la Grande Guerre, l’établissement est transformé en hôpital militaire avec maintien d’une classe primaire et accueil d’une centaine de jeunes Serbes réfugiés (dont les courriers d’après-guerre témoignent de la reconnaissance).

Photo de classeLa seconde guerre mondiale marque une nouvelle rupture avec encore une fois une affectation en hôpital militaire. Réouvert après l’armistice franco-allemand en 1940, il reçoit notamment des promotions de l’Ecole Normale de garçons devenue institut de Formation professionnelle. Les bombardements de 1944, visant la gare de Vaise provoquent des dommages aux bâtiments qui, ajoutés à l’absence d’entretien, expliquent leur mauvais état à la fin du conflit.

De nouveaux changements interviennent après ces époques troublées. En 1949, le petit lycée de Saint-Rambert prend le nom de Jean Perrin. En 1959, il devient autonome avec son propre proviseur. Au cours de ces années, un bâtiment neuf, ouvert en 1960, construit dans le prolongement des locaux du Second Empire, développe une courbe de 200 mètres face à la Saône et au plateau de la Croix-Rousse. C’est l’amorce d’une nouvelle organisation entre premier (locaux anciens) et deuxième cycle (construction des années 60). Plus tard (1977), lycée et collège forment deux établissement distincts tout en conservant des liens et des installations communes, scolarisant au total plus de 2000 élèves.

La restructuration

Situé dans le neuvième arrondissement de LYON, le collège JEAN PERRIN bénéficie d’un cadre privilégié dans un parc en bord de Saône au dessus de l’île Barbe à l’écart du quartier de Vaise, à la limite des monts d’Or et du plateau de Saint Rambert.
Cette imposante et magnifique construction de 150 ans, méritait cependant une restructuration.
Les travaux ont débuté en juin 2011 et l’inauguration a eu lieu le Mardi 2 septembre 2014 en présence de Madame CHUZEVILLE Présidente du Conseil général du Rhône, Madame MOULIN CIVIL Rectrice de l’académie de Lyon, Monsieur BAGLAN Inspecteur d’académie, directeur académiques des services départementaux du Rhône et Monsieur COLLOMB Maire de Lyon.

Jean-François Martin

Professeur agrégé d’Histoire-Géographie