Parcours MEMOIRE pour les 3e6
Au mois de décembre dernier, c’est avec joie que nous avons appris que la classe des 3e6 aurait l’immense chance de participer, avec d’autres collégiens, au parcours Mémoire organisé par la Métropole de Lyon. La classe a candidaté parmi de nombreux autres établissements de l’académie et ils ont été choisis, bravo à eux ! Ce sont 11 élèves qui ont représenté le collège Jean Perrin et ils vous transmettent aujourd’hui leurs visites et leur voyage réalisés de janvier à juin 2025.
Notre parcours a commencé le 15 janvier dernier, avec la visite de la Maison des enfants d’Izieu située dans l’Ain. Il s’agit d’un musée-mémorial qui perpétue le souvenir des enfants et adultes juifs qui y avaient trouvé refuge à partir de mai 1943 et rappelle notamment celle de 44 enfants de la colonie et de leurs éducateurs raflés et déportés à Auschwitz en avril 1944. C’est à la fois un « lieu de mémoire, d’éducation et de vie pour comprendre le crime contre l’humanité et agir contre toute forme de discrimination ».


A ce titre, nous avons débuté la matinée par un atelier sur le thème des préjugés, des stéréotypes et des discriminations, animé par une des guides permanentes du musée-mémorial.
L’après-midi a été consacré à la visite guidée du musée dont l’exposition permanente s’appuie sur de nombreux documents d’archives et à la découverte de la maison des enfants d’Izieu qui est une évocation de l’atmosphère de l’époque de la colonie et esquisse la vie quotidienne des enfants.


C’est à la Nécropole Nationale de la Doua à Villeurbanne que notre parcours a continué. C’était le 21 février et à cette date ce n’était pas ce lieu de mémoire qu’il était prévu de visiter. C’est la Nécropole Nationale du Tata sénégalais de Chasselay qui était au programme du parcours mémoire. Hélas, à cette date il a dû être fermé pour être restauré à la suite des actes de vandalisme commis sur les plaques de sépultures des tirailleurs sénégalais et le mur d’enceinte de ce haut lieu de la mémoire Nationale créé pour rendre hommage aux combattants coloniaux morts pour la France. Cela nous a permis de nous interroger sur les questions liées au racisme de nos jours et plus largement aux différentes formes de discriminations et des différents moyens de lutter contre.
Durant la visite guidée de la Nécropole Nationale de la Doua, nous avons appris que des détenus de la prison de Montluc y ont été fusillés entre 1943 et 1944 et que c’est autour de la butte des fusillés que le cimetière national a été créé. Aujourd’hui, toutes les victimes des conflits armés dans lesquels la France s’est engagée au cours du XXe siècle peuvent être inhumées à la Doua et sont honorées de la mention « Mort pour la France ». Pour comprendre l’organisation du site, un jeu de piste nous a été proposé et notre attention a été attirée sur la diversité des nationalités mais aussi des confessions des personnes enterrées dans ce cimetière militaire : chrétiens, juifs, musulmans, athées, toutes les croyances sont représentées et unies là par un destin commun.






Nous avons eu la chance de prolonger la visite de la Nécropole avec la projection au cinéma Le Zola du film Indigènes, réalisé par Rachid Bouchareb en 2006. Le film raconte le parcours de quatre « indigènes » (trois tirailleurs algériens et un goumier marocain), soldats oubliés de la première armée française recrutée en Afrique, alors que la France tente de se libérer de la domination nazie en 1943. La séance a été clôturée par un débat sur la thématique du film et un bilan de la journée.

Un mois plus tard, les 8 et 9 avril, nous avons voyagé jusqu’à Strasbourg pour visiter le Parlement européen, le mémorial Alsace-Moselle et le mémorial du camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Alsace). La visite guidée du Parlement européen, nous a permis de comprendre l’importance des institutions européennes et de la construction de l’Union européenne pour la préservation de la paix et de la liberté sur le continent, malgré le contexte actuel de la guerre en Ukraine.

Le mémorial Alsace-Moselle a attiré notre attention sur ce territoire dont les habitants ont changé quatre fois de nationalité de 1871 à 1945 du fait des conflits entre la France et l’Allemagne et sur leurs impacts culturels et sociaux. C’est un musée d’Histoire contemporaine qui nous a permis d’appréhender le fonctionnement d’un régime totalitaire et les mécanismes de nazification d’une population encadrée par la terreur. Notre voyage s’est terminé par la visite guidée du Struthof, seul camp de concentration établi par les nazis en France et dans lequel plus de 50 000 détenus y ont été internés entre 1941 et 1944 et y ont subi dans des conditions de travail et de détentions inhumaines.



Sur place, nous avons honoré la mémoire de ces femmes et de ces hommes ayant combattu pour la liberté et la paix, en déposant une gerbe devant le mémorial des Héros et Martyrs de la Déportation, en présence de nombreux autres élèves et de représentants de la métropole de Lyon dont Véronique Moreira, vice-présidente en charge de l’éducation et du devoir de mémoire, Marie Durousset-Tillet responsable des activités éducatives, Didier Bolmont directeur de l’éducation et Jean-Baptiste Bolvin assistant des actions éducatives. Nous les remercions chaleureusement pour l’organisation de l’ensemble des actions menées cette année en faveur de nombreux collégiens comme nous.

Pour clôturer le parcours mémoire, nous avons eu l’opportunité le 13 mai dernier de rencontrer l’écrivaine Yaël Hassan pour sa bande dessinée intitulée « La Visite – au Struthof , un camp méconnu ». Elle nous a partagé le processus de création de l’œuvre avec l’illustrateur Marc Lizano ainsi que son parcours personnel, nous racontant à son sujet de nombreuses anecdotes tout à fait passionnantes.

Enfin, le 18 juin dernier au mémorial de Montluc, nous avons assisté à la remise du prix ARM (Association des Rescapés de Montluc) durant laquelle nous avons chacun reçu un livret imprimé contenant le fruit de nos recherches sur trois internés à la prison de Montluc durant la Deuxième Guerre mondiale.
Nous remercions encore toutes les personnes qui de près ou de loin nous ont donné cette formidable opportunité de participer cette année scolaire à plusieurs grands projets pour mieux comprendre l’importance du devoir de mémoire et nous espérons que d’autres élèves souhaiteront après nous devenir aussi des passeurs de mémoire.